Pratiquer la symptothermie en étant célibataire : bien plus qu’une question de fertilité
La symptothermie est une méthode de gestion autonome de la fertilité, ce qui signifie qu’elle permet aux couples de pratiquer une méthode de contraception dite naturelle ou, au contraire, de les aider à concevoir. Elle se base sur l’observation du cycle menstruel à travers deux indices de fertilité : la glaire cervicale et la température.
Alors, pourquoi pratiquer la symptothermie en étant célibataire ?
Avant de commencer, je tiens à préciser que j’étais en couple depuis quelques mois lorsque j’ai dû arrêter la pilule et commencer la symptothermie. Mon chéri de l’époque a été celui qui m’a convaincue que cette méthode, que nous découvrions ensemble, était fiable.
1. Du couple à la rupture : mon cycle comme reflet de mes émotions
Dès les premières semaines, j’ai senti que j’avançais dans la bonne direction. Tout ce que j’apprenais me paraissait fou, fascinant et extraordinaire. J’ai réalisé que mon rejet de la pilule était en réalité mon corps qui me criait que quelque chose n’allait pas. Sans pilule, j’étais forcée de l’écouter et de l’honorer.
J’étais donc incroyablement reconnaissante envers mon chéri de l’époque. Sans lui, je ne sais pas si j’aurais osé me lancer dans une contraception naturelle. Après tout, je lui avais quand même dit : « Mais t’es débile ! » quand il m’a proposé de le faire !
C’est peut-être une des raisons pour lesquelles la rupture a été compliquée. Même si nous n’étions pas si compatibles que ça, nous partagions des valeurs si importantes que nous pensions que cela fonctionnerait. Et puis, je me disais que personne d’autre ne voudrait d’une relation avec une femme qui ne pouvait pas prendre la pilule mais qui était quand même ouverte aux rapports non protégés !
Mais le jour est venu où il était évident que nous ne pouvions pas rester ensemble. C’était ma plus longue relation. J’ai pleuré, j’ai eu du mal à manger et à dormir, et j’avais peur de l’avenir.
Tout cela s’est répercuté immédiatement sur mon cycle. Moi qui avais l’habitude d’avoir une belle phase post-ovulatoire, je me suis retrouvée avec une chute brutale de la température alors que je venais de confirmer mon ovulation. Il était clair que le choc était immense, et j’ai eu mes règles avec sept jours d’avance.
2. Pratiquer la symptothermie en étant célibataire : une pratique qui a du sens
J’ai continué à pratiquer la symptothermie après la rupture. Déjà à cette époque, j’avais compris que la symptothermie permettait de :
- Comprendre mes fluctuations hormonales et émotionnelles.
- Anticiper les symptômes menstruels et adapter mon quotidien.
- Construire une relation positive avec mon corps.
Est-il nécessaire d’avoir un partenaire pour profiter de ces bénéfices ? J’espère que non ! J’ai réalisé que comprendre, connaître et suivre mon cycle était un cadeau pour MOI, et pas seulement pour mon couple (passé ou futur).
3. Gérer la fertilité sans relation sérieuse
Je souris toujours quand on me dit que la symptothermie ne peut être pratiquée que par des couples « sérieux » et non par celles qui utilisent encore des méthodes barrières.
Dans mon expérience, lorsque j’étais prête à rencontrer d’autres hommes, j’étais plus convaincue que jamais de l’importance de connaître mes périodes fertiles !
Pour moi, la symptothermie associée à l’utilisation des préservatifs m’offrait une double protection en toute connaissance de cause. J’ai pu utiliser cet outil pour me sentir en sécurité et sereine dans chaque relation, qu’elle soit de longue durée ou non. Après tout, on n’est jamais à l’abri d’un préservatif qui se déchire !
Et c’est exactement ce qui m’est arrivé. J8 de mon cycle, moment coquin avec un homme que je connais depuis quelques mois, mais avec qui je ne vois pas de futur. Lorsque j’ai vu le préservatif déchiré entre ses mains, j’étais sonnée. Même si nous avions parlé des IST, je savais qu’il allait falloir que je me refasse tester, pour être sûre.
Il m’a alors demandé, de façon bienveillante, si je souhaitais qu’on aille chercher une pilule du lendemain. Je me suis surprise moi-même en lui répondant que non, ce ne serait pas nécessaire. Moi, la parano, j’étais confiante. Je savais qu’il y avait un risque d’IST, mais j’étais certaine qu’il n’était pas nécessaire de prendre une contraception d’urgence. Et j’avais raison, parce que je pratiquais la symptothermie et que je savais qu’il était extrêmement improbable que je tombe enceinte.
Attention, je le savais parce que j’observais MES cycles. D’autres femmes sont fertiles à J8, voire plus tôt. Tout est une question de personnalisation avec cette méthode, d’où son danger si elle est apprise sans formation.
4. Une méthode qui traverse les étapes de la vie
J’ai continué à pratiquer la symptothermie lors de mon déménagement à l’étranger. Mon cycle était une boussole qui me permettait de prendre conscience de l’impact de mes choix de vie sur moi et mon corps. Ma logique : si mon cycle va bien, c’est très bon signe !
Et puis, évidemment, j’ai recommencé à utiliser la symptothermie comme méthode de contraception lorsque j’ai officialisé ma nouvelle relation sérieuse. Nous étions redevenus deux à observer, interpréter et fêter mon corps.
Conclusion : la symptothermie, une éducation qui ne s’oublie jamais
Pratiquer la symptothermie en étant célibataire, c’est se donner les moyens de mieux comprendre son corps, ses émotions et son cycle. Ce n’est pas seulement une méthode de gestion de la fertilité : c’est une compétence, une éducation, un savoir qui ne peut pas nous être enlevé.
Tout au long de mon parcours – en couple, après une rupture, dans des relations plus ou moins sérieuses, lors d’un déménagement à l’étranger et enfin dans une nouvelle relation stable – la symptothermie m’a offert un repère. Elle m’a permis d’écouter mon corps, d’anticiper les changements, de me sentir sereine face à ma fertilité et d’agir en toute conscience.
Se réapproprier son cycle, c’est refuser de le subir. C’est apprendre à le voir comme un atout, un allié et une source de puissance. Quelle que soit notre situation de vie, nous méritons toutes d’avoir accès à cette connaissance et à cette liberté.

*dans certains cas, voir le lien Calendly pour lire les conditions.